Lecture analytique 1

Acte I Scène 2

DOM JUAN, figure parmi les œuvres dramatiques les plus connues du XVII ème siècle. En 1664/1665, c’est une période noire pour Molière, il a perdu son fils, Louis et les dévots ont obtenu l’interdiction de TARTUFFE. Molière écrit rapidement DOM JUAN pour renflouer les caisses et l’écriture en prose en est la preuve.
La scène 2, acte I voit l’entrée en scène du héros dialoguant avec son valet. Dans le scène 1, Sganarelle a fait un portrait péjoratif de son maître mais face à lui, c’est avec timidité que le valet se risque à juger : « fort vilain d’arriver de tous côtés » en réponse à ses reproches, le libertin va se lancer dans un magistrale plaidoyer qui expose avec beaucoup d’éloquence les plaisirs de l’inconstance et de l’infidélité. En quoi ce texte fait-il l’éloge du libertinage ?
Dans un 1er temps nous montrerons une apologie du libertinage et de l’infidélité puis un autoportrait paradoxal.

I Une apologie d’une libertinage
La tirade est construite, structurée : notre héros blâme tout d’abord l’amour unique et fidèle c'est-à-dire le mariage, et il loue l’inconstance qui est réprouvée. Il fait preuve de persuasion en s’appuyant sur un schéma argumentatif classique : il réfute les propos de Sganarelle à l’aide d’interrogative et d’exclamative oratoire « Quoi ! » « tu veux … pour personne ? »
Il se place tout de suite comme un personnage choqué, victime par des propos immoraux, il renverse donc les valeurs en utilisant une métaphore filée qui associe la fidélité amoureuse à la mort « s’ensevelir…être mort ». Il fait ensuite un éloge passionné de sa propre inconstance en montrant que finalement c’est un hommage à la gente féminine et il dit qu’il est soumis aux lois de la nature « toutes les belles ont droits de nous charmer » « la beauté me ravit » « beau visage » « charme attrayant ». C’est une victime qui n’arrive pas à résister à la tentation. Après on a une longue description que le stratégie et les plaisirs