Dom juan, molière acte iv, scène 3 : la visite de m. dimanche
Acte IV, scène 3 : la visite de M. Dimanche
Molière, sous son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, est l'un des plus célèbres hommes de théâtre du XVIIe siècle. Sous le règne de Louis XIV, il a été auteur, dramaturge, comédien et directeur de sa troupe « L'illustre théâtre ».
A partir de L'École des femmes en 1662, il écrit des comédies qui font rire, tout en critiquant certains travers humains et sociaux, ce qui lui vaut des inimités notamment auprès du clan des dévots. En 1664, Tartuffe, est censuré et Molière doit donc écrire une nouvelle pièce ; il choisit de mettre en œuvre un personnage issu d'une légende espagnol : Dom Juan, le séducteur impie. Pièce qui aura un grand succès mais qu'il retirera de l'affiche au bout de la quinzième représentation car elle va être, elle aussi, jugée et critiquée.
A la fin de l'acte III, en pleine forêt, Dom Juan et Sganarelle sont troublés par l'intervention surnaturelle de la statue du Commandeur qui hoche la tête en réponse à une provocante invitation à dîner. Le valet effrayé alors que son maître se refuse à croire au surnaturel, et préfère invoquer une illusion des sens. L'acte IV se déroule le soir, au domicile de Dom Juan qui éconduit une série de visiteurs indésirables venus lui demander des comptes. Le première de ces « fâcheux » est M. Dimanche, marchand et créancier de Dom Juan. Esquiver le créancier en se faisant dire absent, comme le conseille Sganarelle (IV,2) serait « une fort mauvaise politique » selon Dom Juan qui prétend au contraire le « payer de quelque chose » et se vante d'avoir « le secret de (le) renvoyer satisfait sans (lui) donner un double ».
On va voir en effet comment Dom Juan va s'amuser à payer de mots son créancier au long d'une scène à la fois comique et critique. Nous montrerons d'abord en quoi ce dialogue constitue une scène de farce avant d'analyser la transgression de l'ordre social qui y est manifestée.
I/ Une scène de farce
Cette scène