Dom Juan |

Acte 1, Scène 1
Monologue de Sganarelle

Introduction: Nous avons assisté à un éloge paradoxale du tabac de Sganarelle. Dans la première partie de la scène, Sganarelle hésite à faire le portrait de son maître, dans le texte que nous allons analyser, il en fait une peinture sévère. De plus, dans cette longue tirade, Sganarelle dévoile un peu plus ce qu'il est lui-même: un valet. Montrer en quoi ce monologue est un portrait de Dom Juan. Ce portrait ne fait-il que le portrait de Dom Juan ? Ce texte fait-il le blâme de Dom Juan ?

Analyse de la première partie: « Je n'ai pas […] ce que nous croyons. »

« Je n’ai pas grande peine à le comprendre moi, et si tu connaissais le pèlerin , tu trouverais la chose assez facile pour lui. Je ne dis pas qu’il ait changé de sentiments pour Done Elvire, je n’en ai point de certitude encore » Une fois de plus, Sganarelle se met en avant en prétendant connaître intimement son maître. Il se met en avant par le « je » redoublé par « moi ». Ça ne lui coûte rien car il pense être un grand psychologue de l'âme humaine. Il tutoie Gusman, il caractérise le langage, signe de ce qu'il est. C'est un terme triviale, un langage familier. Il utilise un vocabulaire très simple et très basique: « Tu », « comprends », « connaître ». Il ne sait rien (trois négations), il n'a pas d'avis sur la question.

« Tu sais que par son ordre je partis avant lui, et depuis son arrivée il ne m’a point entretenu » Il nous rappelle qu'il est le valet de son maître car il lui obéit.

« Je t’apprends inter nos, que tu vois en Dom Juan, mon maître, le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté » Il use d'une hyperbole.

« Un enragé, un chien, un diable, un Turc » C'est tout à coup un flot d'injures. La ponctuation marque une hésitation, puis il lâche tout ce qu'il avait en lui. Il y a une graduation, une accumulation. Une sorte d'enchevêtrement d'injures sans queue ni tête, il passe du coq à l'âne.

« Un hérétique, qui ne