En 1648, la France est ravagée par les révoltes contre la monarchie. La Fronde est malgré tout écrasée en 1653. Louis XIV détient alors tous les pouvoirs, mais il agit essentiellement sous l’influence de l’Eglise et de ses dévots. La France applique alors une censure presque totale sur les nouvelles parutions. Les livres non appréciés par l’Eglise et ses dévots sont alors brûlés. Leurs auteurs et les imprimeurs sont, pour les plus chanceux, emprisonnés, les autres se voient condamnés à la peine de mort. C’est dans ce contexte que Molière rédige en 1665 Dom Juan qui sera la cible de virulentes critiques. Molière n’en est pas à ses premiers problèmes avec la censure : une année plus tôt son Tartuffe avait provoqué un scandale.
Pour rédiger Dom Juan, Molière s’inspire principalement d’El Burlador de Sevilla de Tirso de Molina, ainsi que des libertins qui sont de plus en plus nombreux à cette époque. Dans la pièce de Molière, Dom Juan est le personnage principal, il a comme caractéristique d’être un libertin hypocrite qui se moque de la religion, des valeurs de son statut dans la société, ainsi que des normes de l’époque. La religion est tout de même défendue, du moins en apparence vu les excès du personnage de Sganarelle, joué par Molière, mais ce n’est que le valet du héros, très naïf qui croit au loup-garou. Inutile de préciser que la comédie ne fut guère appréciée par l’Eglise et les dévots. Elle ne pu être jouée que quinze fois avant sa censure totale. « Cette pièce a fait tant de bruit dans Paris, elle a causé un scandale si public, et tous les gens de bien en ont ressenti une si juste douleur, que c’est trahir visiblement la cause de Dieu que de se taire dans une occasion où sa gloire est ouvertement attaquée, où la foi est exposée aux insultes d’un bouffon qui fait commerce de ses mystères et qui en prostitue la sainteté, où un athée foudroyé en apparence, foudroie en effet et renverse tous les fondements de la religion. » Cette réaction si virulente est