Dom juan
La légende de Dom Juan remonte au Moyen Âge. Elle apparaît pour la première fois en littérature dans la pièce el Burlador de Sevilla (1630) attribuée à Tirso de Molina. Dans cette œuvre, le libertin Dom Juan séduit la fille de Don Gonzalo, commandeur de Séville. Après l'avoir tué lors d'un duel, Dom Juan se rend sur sa tombe et cyniquement invite à une fête la statue funéraire de la victime. La statue s'anime, paraît à la fête et retourne l'invitation. De retour dans le cimetière, la statue saisit Dom Juan et l'envoie en enfer. Une version espagnole marquante, populaire encore aujourd'hui, est la pièce en vers Dom Juan Tenorio (1844) de José Zorrilla y Moral. En 1657 environ, des comédiens itinérants italiens jouèrent ce drame sous forme de pantomime en France, où il fut repris par plusieurs dramaturges, dont Molière, dans Dom Juan ou le Festin de pierre (présenté pour la première fois en 1665). La légende et la personnalité de Dom Juan furent ensuite modifiées par des auteurs comme lord Byron dans sa satire épique Dom Juan (1819-1824) et George Bernard Shaw dans sa comédie l'Homme et le surhomme (1903). La légende est aussi à l'origine de chefs-d'œuvre musicaux, en particulier le célèbre opéra Don Giovanni (1787) de Mozart sur un livret de Lorenzo da Ponte, et le poème symphonique Dom Juan (1889) de Richard Strauss. Ces deux œuvres font de Dom Juan un personnage tragi-comique détruit par sa quête obsessionnelle de la femme idéale.
Sources : "Dom Juan," Encyclopédie Microsoft(R) Encarta(R) 97. (c) 1993-1996 Microsoft Corporation. Tous droits