Don juan aux enfers
Le château du Haut-koenigsbourg est situé à une altitude de 757 mètres, à douze kilomètres à l'ouest de Sélestat dont il est visible de la ville, 26 km au nord de Colmar et 55 km au sud de Strasbourg.
L'existence d'un château fort construit par les Hohenstaufen est attestée dès 1147. Alors nommé Staufenberg, il domine la plaine d'Alsace. Cette situation sur un promontoire rocheux en fait un observatoire idéal des principales routes de la région, et un point de repli stratégique. Ce château fort prend le nom de Kœnigsbourg qui signifie château royal vers 1192.
Dans la première moitié du XIIIe siècle, profitant de l'affaiblissement des Hohenstaufen, les ducs de Lorraine prennent possession du château. Celui-ci est confié aux sires de Rathsamhausen puis aux Hohenstein qui y règnent jusqu'au XVe siècle.
Devenu un repère de chevaliers brigands, le château est conquis et incendié en 1462 par une coalition regroupant les villes de Colmar, Strasbourg et Bâle, fortes de 500 hommes et de pièces d'artillerie.
Suite à cet incident, les Habsbourg confient ce château fort aux Tierstein. Ceux-ci le reconstruisent et l'agrandissent, mettant en place un système défensif conçu pour faire face à des tirs d'artillerie. C'est l'apogée du Haut-koenigsbourg.
Malgré l'ampleur des travaux de fortification entrepris au XVe siècle, l'artillerie suédoise vient à bout des défenses du Haut-koenigsbourg pendant la guerre de Trente Ans. Assiégé, pillé puis incendié en 1633, le château fort est abandonné pendant deux siècles. Ses ruines sont classées monument historique en 1862, puis sont acquises trois ans plus tard par la ville toute proche de Sélestat.
On envisage dès cette époque des travaux de restauration : la municipalité de Sélestat consolide une partie des ruines, et l'architecte Winkler établit en 1882 un projet de reconstruction ambitieux. Mais la ville est incapable financièrement d'assurer la restauration de l'édifice. Après l'annexion