Don juan, tirsot de molina
440 mots
2 pages
Don Juan, personnage de Tirso de Molina : Tirso de Molina, un des grands auteurs de théâtre du Siècle d'or espagnol, a certainement rassemblé des traits puisés à différentes sources littéraires et folkloriques. Il est beaucoup moins sûr qu'il ait transposé, comme on l'a suggéré, le visage et les aventures de quelque libertin de son temps. El Burlador de Sevilla y Convidado de piedra (Le Trompeur..., ou mieux Le – mauvais – farceur de Séville et l'Invité de pierre), l’histoire de Tirso, fut publié en 1630, dans un recueil de pièces divisées en trois « journées ». Le trompeur, ici, c'est Juan Tenorio, jeune seigneur qui se divertit à abuser des femmes en leur faisant croire qu'il les épousera, ainsi qu'à berner leurs maris, leurs fiancés, leurs amis, qui sont parfois les siens car le cœur n'a pas la moindre part à ces entreprises qu'il mène. Il déguise son identité, secondé par Catalinón, son valet, craintif et parfois récalcitrant. Ses aventures le contraignent à fuir incessamment. La mobilité de Don Juan est fortement marquée dès l'origine de sa légende ; il est le chasseur pourchassé. L'« invité de pierre », c'est la statue funéraire du Commandeur, don Gonzalo de Ulloa, père d'Ana. Tué par le séducteur, le Commandeur poursuit sa vengeance par-delà la mort. Toujours par jeu, Don Juan a défié la statue de venir dîner avec lui ; mais celle-ci se rend à l'invitation, et, à son tour, l'invite à dîner dans sa demeure funèbre. Et quand Don Juan s'y présente, non sans courage, il apprend – trop tard – que sa dernière heure est venue : l'homme de pierre le saisit par la main et le précipite dans les feux de l'Enfer. Ainsi, Don Juan Tenorio a la passion de jouer avec ce que les hommes tiennent communément pour sacré : l'amour, la mort, la religion. Il repose sur l'idée qu'avant de mourir, il lui sera laissé par Dieu le temps d'implorer son pardon. D'où son refrain, à ceux qui l'adjurent de régler ses comptes avec sa conscience : « J'ai bien le temps de