Don juan
Les caractéristiques du mythe
→ forme de la figure de Don Juan changeante, étonnante liberté, pas un personnage réel, on peut seulement lui reconnaître certains critères qui lui sont propres. → Fondamentalement, Don Juan recherche et vit dans le plaisir et la jouissance de l’instant présent, en s'opposant aux contraintes et aux règles sociales, morales et religieuses, ainsi qu'en ignorant volontairement autrui. Il est donc à la fois jouisseur et cynique, également égoïste et destructeur.
Le support originel du mythe
→ On a cherché à Don Juan des modèles mythiques : Thésée, Zeus (thèse de Gendarme de Bévotte), → D'un fait divers rapporté par la Chronique de Séville. XIVe siècle : fils de l'amiral Alonso Jofre Tenorio, Don Juan Tenorio aurait tué le commandeur Ulloa dont il avait séduit la fille, et les moines du couvent où fut enterré le commandeur, outrés de cet acte, l'auraient assassiné et fait disparaître le corps, racontant ensuite qu'il avait été foudroyé par le Ciel et entraîné en enfer comme châtiment de ses fautes et de son refus de se repentir. Mais les Cronicas de Sevilla et les archives des familles Tenorio et Ulloa sont muettes. Les noms des personnages ne sont pas fictifs mais pas de disparition suspecte ni miracle de la statue de pierre qui s'anime pour punir un débauché. → Succès de la pièce L'Abuseur de Séville du moine espagnol frère Gabriel (Tirso de la Molina, 1630) : mise en scène d'un personnage de jeune débauché avide de jouissance, personnage assez habituel dans les comédies espagnoles des XVIe et XVIIe siècles, origine de la légende. → Séducteur volant, saute d'un balcon du palais du vice-roi de Naples, séduit en premier Aminta, éléments surnaturels : survie de cette fable dans l'imaginaire collectif, → Création du mythe avec la récupération d'un thème moral (la punition du méchant) fréquemment utilisé dans les collèges religieux ou les ballades populaires.
Les trois périodes du Donjuanisme
→ L'aventure donjuanesque