Rapport Maitre-Valet

1. Un portrait négatif de son maître

Sganarelle présente Dom Juan en mettant en avant son impiété (« le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté, un enragé, un chien, un démon, un Turc, un hérétique, qui ne croit ni Ciel, ni Enfer, ni loup-garou, qui passe sa vie en véritable bête brute, un pourceau d’Epicure, un vrai Sardanapale ») (Scène 1, Acte I). Après cette présentation, il peut évoquer ses actes, sa facilité à épouser car cela n’a aucune signification pour lui. Il nous dévoile alors l’image du Dom Juan séducteur, manipulateur, pour qui toute femme présente un intérêt, quelle que soit sa position sociale.

2. Un Sganarelle imitateur

Sganarelle se présente comme une victime de son maître, comme celui qui subit ses péchés et en souffre. S’il n’est pas faux qu’il craigne Don Juan, il avoue surtout une fascination pour lui. Sa fascination se lit dans le fait qu’il le présente dans toute sa démesure et ses excès. Il semble imiter Don Juan, lorsqu’il emploie un discours savant, qu’il maîtrise mal. Avant de révéler la personnalité de Don Juan, il tente de la défendre et de la cacher, avant de la révéler, mais c’est surtout une façon pour lui de se protéger. Cela nous montre le double jeu qu’il joue vis-à-vis de son maître.

Sganarelle est d'autre part, un valet de comédie. Il est l'intercesseur du public, c'est-à-dire un intermédiaire entre le public et le personnage de Don Juan.

3. Don Juan, un maître tyrannique

Il semblerait que Don Juan prenne du plaisir à tyranniser son valet car cela pourrait prouver sa force, sa domination. Alors que les frères d’Elvire sont à la recherche de Don Juan pour venger l'outrage et donc le tuer, Don Juan veut que son valet prenne ses vêtements, et donc prenne le risque de mourir à sa place : « Allons vite, c'est trop d'honneur que je vous fais, et bien heureux est le valet qui peut avoir la gloire de mourir pour son maître » (scène 5, acte II). C'est finalement le pauvre