Dossier “Les Fleurs du Mal”

Les Fleurs du mal sont un recueil poétique de Baudelaire publié en 1857, reprenant toutes ses créations depuis 1840. L’ouvrage a été retouché en 1861 après avoir été condamné en justice pour immoralité, puis complété à titre posthume en 1868 pour sa dernière édition. Baudelaire y évoque ses tourments internes, la lutte sans fin entre le Spleen et l’Idéal qui le consume inexorablement.

Jeanne Duval

“Parfum exotique” est le 22ème poème dans “Spleen et Idéal”. Il inaugure le cycle des poèmes consacrés à Jeanne Duval, que Baudelaire appelait la « Vénus noire ». Jeanne Duval est une métisse que Baudelaire a rencontrée en 1842, à son retour de l'île Maurice et avec laquelle il a entretenu une liaison fusionnelle jusqu'en 1855 environ. Elle est l'inspiratrice d'un bon nombre de ses poèmes qui célèbrent l'amour sensuel. La beauté pour Baudelaire est une chose divine et infernale.

Dans ce poème, la premiere partie est consacrée à la naissance de la rêverie, la femme est un intermédiaire entre la réalité et le rêve, le physique et le spirituel, elle est en même temps la muse du poète et l’entraine dans un paysage idyllique dans lequel les femmes sont franches et où les hommes ont un corps vigoureux. Comme à son habitude Baudelaire fait appel aux cinq sens (“Je respire l'odeur”, “Je vois se dérouler des rivages heureux”, “fruits savoureux”, “chant des mariniers.”) pour décrire un voyage mais n’en n’oublie pas le rôle de la femme. Le parfum de la femme sensuelle a donc des conséquences similaires à celles du voyage, la femme libère l’esprit du poète et le guide vers un chemin exotique, d’évasion, de protection. Ce poème est donc un poème du corps et de l’âme, de nature exotique, dédié à Jeanne Duval, il respire la sérénité, l’amour, la passion.

Même passion que l’on retrouve dans “La Chevelure” : en effet, on relève des apostrophes lyriques (“Ô”) qui désignent l’admiration du poète envers cette femme qui le fait encore une fois