La bête humaine sommeille en chacun de nous. Nous apprenons à la dompter du mieux que nous pouvons. La Bête humaine parle de gens qui n’ont pas su la maîtriser et qui agissent selon leurs nerfs et leur sang. Ce n’est pas sans ressembler à Thérèse Raquin, où les deux personnages principaux sont aussi des bêtes humaines. En fait, ces deux romans se ressemblent de par cet aspect. Mais le roman étudié dans ce chapitre relate des pulsions moins intériorisées, ce qui amène à un roman jonché de morts, tueries, accidents, meurtres ; un bain de sang, duquel le lecteur ressort ébranlé, lui aussi inévitablement marqué par ces horreurs. On peut se demander si ce livre n’est pas exagérément axé sur la violence, si Zola n’a pas dépassé certaines limites qui font basculer un roman de qualité littéraire vers un vulgaire livre qui sert à assouvir les penchants morbides du public. Le lecteur risque d’éprouver parfois quelques difficultés à comprendre la nécessité de tellement de sang, d’horreurs, de crimes gratuits. « Que de sang et d’horreurs ! » s’écrie un critique de l’époque. « Jamais, attaque un autre, on n’avait autant massacré dans un seul volume ! Il n’est pas de personnage qui n’ait de sang aux mains. C’est un répertoire complet, un manuel de la tuerie et des façons de tuer de la bête humaine. »
Thèmes
On retrouve quelques thèmes relativement simples qui accompagnent le lecteur tout au long du roman. Ces thèmes sont :
- le crime : on retrouve la fameuse tare héréditaire de Lantier qui se manifeste sous cette envie indomptable d’égorger des femmes.
- le mouvement : c’est un roman qui est dynamique, où les personnages agissent, bougent, se déplacent.
- la machine : plus particulièrement la locomotive qui représente aussi le destin prédéterminé de tous ces personnages, ces « bêtes humaines », qui se laissent aller à leurs passions sans restriction. Ainsi la fin du roman montre la locomotive qui ne peut pas être arrêtée, qui file droit devant à la catastrophe, qui