Dossier sur candide
1) Candide est publié à l’époque où Voltaire vit dans la propriété des Délices à Genève, véritable « palais d'un philosophe avec les jardins d'Épicure ». Deux événements l'ont récemment bouleversé: le tremblement de terre de Lisbonne (1er novembre1755) et le début de la guerre de Sept ans (1756) qui lui inspire cette réflexion: « Presque toute l'histoire est une suite d'atrocités inutiles » (Essai sur l'histoire générale, 1756).
De plus, l'année précédant la publication de cet ouvrage, l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, à laquelle participait Voltaire, connaît un coup d'arrêt par le retrait du privilège Royal et la condamnation prononcée par le Parlement de Paris. Voltaire aurait donc trouvé avec Candide un moyen de continuer à transmettre les idéaux des Lumières. But d'ailleurs amplement atteint, vu le succès de ce livre qui, au lieu de ne toucher qu'une élite fortunée et cultivée comme le faisait l'Encyclopédie, a touché presque tous les lettrés.
2) Candide est un « conte philosophique ». On y trouve en effet le registre merveilleux qui caractérise les contes : il y a bien sûr l’épisode de l’Eldorado, avec ses moutons rouges, ses machines volantes, ses cailloux d’or et de rubis. Mais on pourrait citer aussi la pommade magique utilisée par la vieille pour guérir Candide, les Oreillons qui garrottent Candide et Cacambo pendant leur sommeil comme font les Lilliputiens avec Gulliver, la formule initiale « Il y avait en Westphalie… », les allures de conte de fée du « plus beau des châteaux » au début du récit, les personnages turcs qui semblent sortir d’un conte des mille et une nuits à la fin du récit. Une autre caractéristique du conte peut être repérée dans l’invraisemblance, la rapidité, la liberté de la narration. Candide possède certaines caractéristiques du roman d’aventures ou du roman sentimental : on y trouve une tempête, un naufrage, des corsaires, des poursuites, des duels, des séparations, des