Introduction

J’ai effectué mes stages de 1ère et 2ème année dans un Circonscription d’action sociale et de santé, auprès d’une assistante de service social polyvalente de secteur en milieu rural. Le public accueilli par l’assistant de service social polyvalent est divers et les demandes variées : accès aux droits, aides financières, conseils, orientation…

Auparavant, je pensais que les demandes provenaient le plus souvent des usagers, des familles ou par l’intermédiaire de partenaires. Dans le dernier cas, l’usager était en accord avec cette proposition. L'assistant de service social n'internant pas à la place de la personne mais avec lui, tout en respectant le rythme de celui-ci, en lui permettant de s'intégrer à l'action et ainsi aller vers une autonomie. L’usager est donc acteur de sa demande.

Or, sur le terrain, deux situations m’ont interpellées, en opposition avec mes représentations premières : la non-demande des personnes en situation de précarité, que des partenaires avaient redirigé vers nos services, et dont les usagers ne comprenaient pas la demande, la nécessité d’être accompagné ou aidé….Mais aussi d’autres situations telles que les mesures de prévention-expulsion ou la directive ne vient pas de l’usager lui-même mais de la préfecture, d’une demande institutionnelle.

Dans un premier temps, je développerais les situations de non-demande rencontrées durant les stages, pour ensuite définir les termes clés et énoncer, en dernière partie, la théorie de R. Castel ainsi que la liberté de choisir de chaque individu.

Partie 1- Mes questionnements face à la non demande
a) Présentation de situation.

1er situation : Un jeune homme de 18 ans vivait au quotidien des conflits avec son père. Il choisit ainsi de quitter le domicile en juillet dernier, suite à l’obtention de son CAP Cuisine. Il loue dès lors un appartement. Ne trouvant pas d’emploi, il commence à accumuler diverses dettes : téléphone, loyer impayé…etc.