Doute et vérité
Jacques TREMINTIN
Cela sent le souffre et le politiquement incorrect. Les partisans du PACS se sont empressés d'évacuer la question et ses adversaires de s'en emparer. Il est vrai que l'opinion publique est encore bien loin d'être prête à le reconnaître.
Face à la fragilité des arguments qui favorisent l'exclusion et qui ont du mal à s'extraire du jugement moral, il convient d'avoir recours à une démarche qui prenne en compte tous les angles de la question.
La grande majorité des psychologues et des intervenants du social, confrontés au quotidien à la différence sont a priori ouverts et tolérants. Cela ne veut pas dire pour autant qu'ils aillent jusqu'à revendiquer l'égalité des droits pour les familles homoparentales. Prenons l'exemple d'un divorce suivi d'une remise en couple de l'un des deux parents avec une personne du même sexe. Même si cela peut parfois se passer encore, les avis des travailleurs sociaux ne vont plus dans le sens de s'opposer à l'attribution du droit de garde exclusif au parent hétérosexuel et à la limitation (quand ce n'est pas la suppression) du droit de visite à celui qui a choisi un mode de vie homosexuel. Mais, combien d'équipes chargées de réaliser l'agrément en vue de l'adoption, voire même des familles d'accueil, peuvent prétendre ne pas prendre en compte l'orientation sexuelle des candidats ? De trop nombreuses questions restent en suspens accrochées à des préjugés et mythes qu'il est temps d'aborder à présent.
La première crainte qui immerge face à l'éducation d'un enfant par deux parents du même sexe, c'est bien de voir cet enfant devenir à son tour homosexuel. Y a-t-il risque de voir l'enfant placé face à une absence de choix et que son orientation sexuelle soit contrainte par celle de ses parents ? Toutes les études qui ont été réalisées dans le monde anglosaxon (on en compte plus de 200 à ce jour) n'ont pu déterminer que les enfants de familles gay ou lesbiennes devenaient à