Drame bourgeois
Héritier de la comédie moralisante (début du XVIIIe siècle) et de la comédie larmoyante (1730-¬1750), genre intermédiaire entre la comédie et la tra¬gédie, le drame bourgeois, « genre sérieux », se veut proche des préoccupations des spectateurs. Il se caractérise par :
• un sujet qui privilégie la peinture des malheurs domestiques et de la vertu ;
• des personnages contemporains, considérés plus dans leur rôle social que dans leur individua¬lité ;
• des situations réalistes traitées sous forme de « tableaux vivants » ;
• un registre pathétique servant un style grandilo¬quent ;
• un intérêt porté au jeu des acteurs (voix, gestes, ton) et au décor ;
• une volonté d'émouvoir les spectateurs et de leur enseigner la morale.
Né dans le siècle des Lumières, le drame bourgeois s'éteint avec lui. Ses innovations techniques lui sur¬vivront partiellement dans le drame romantique et le drame moderne.
Remarque : le drame bourgeois ne se confond pas avec le mélodrame, bien qu'il ait avec lui des traits communs. Apparu à la fin du XVIIIe siècle, le mélo¬drame est un genre populaire conventionnel qui se caractérise par :
• des personnages stéréotypés : l'orpheline ver¬tueuse, le traître sans vergogne, l'amant, le père ;
• une structure figée en trois actes : acte I, la découverte de l'amour ; acte II, les souffrances de l'amour ; acte III, la délivrance des amants ;
• des décors conventionnels de ruines, de châ¬teaux forts ou de cimetières ;
• un registre mélodramatique ;
• des fonctions morales et pédagogiques : le bien l'emporte sur les forces du