C'est l'une des principales batailles d'opinion qu'à connu la France de la IIIe République. Une large partie de la population s'est déjà intéressé à cette affaire. Mais il faut relativiser cet engagement. Malgré tout, cette bataille d'opinion est resté essentiellement urbain. Les historiens estiment que sur l'ensemble de la france, 2/3 des journaux n'ont pas pris parti. Sur le tiers restant 85% étaient anti-dreyfusard, ce sont en majorité des journaux catholiques. L'affaire Dreyfus est marquée aussi par la naissance des « intellectuels ». C'est un néologisme créé pour cet occasion, créé par Barrès pour qualifié les hommes de lettres ou de science dreyfusard. Ce sont des gens de savoirs qui mettent leur autorité intellectuelle au service d'une cause, d'un engagement en prenant position publiquement. Ces chercheurs, universitaires, artistes, écrivains, publient des tribunes en faveur ou contre une cause et signent de leur nom. Ce qui compte est moins le nombre mais la qualité. Les intellectuels ne sont pas tous de gauche en faveur de Dreyfus. Il y a eu plus d'intellectuels anti-dreyfusard que dreyfusard. A partir de cette affaire et jusque dans la fin des années 1970, les intellectuels prennent l'habitude d'intervenir dans le débat publique (le siècle des intellectuels, Winack).
Les anti-dreyfusard défendent l'intérêt de l'état, ce qui est en jeu, dans un contexte de tension international, ils ne veulent pas que l'armée soit fragilisée et défendent l'honneur de la patrie et de l'armée. Ils défendent le principe de l'autorité au détriment d'un homme.
Pour les dreyfusards, l'honneur de la révolution française, de la DDHC, aucun homme ne doit être victime de l'arbitraire de l'état. Aucune raison d'état ne doit justifier que les droits humains soient bafoués. C'est à ce moment là qu'en créer la Ligue des Droits de l'Homme.
C'est le conflit entre l'universalité des valeurs de la R°F contre la mise en valeur de la patrie française dans un contexte international