Droit administratif algerien
Le droit administratif est un droit particulier dans la mesure où sa naissance et son évolution ont dépendu essentiellement de la jurisprudence. Tous les grands principes résultent des grands arrêts et toute l'œuvre du Conseil d'Etat qui est à l’origine la seule juridiction administrative. On trouve comme complément des décisions du tribunal des conflits : décisions qui ont déterminé le domaine du droit administratif.
A l’origine, le tribunal des Conflits résolvait les différences de compétences juridictionnelles et disait qui était compétent pour apporter une solution aux litiges. Le Tribunal des Conflits détermine le droit applicable aux litiges en question. Plus récemment, d’autres grands principes ont été posés par la cour de cassation, en reconnaissant les compétences dans la décision Trésor public contre Docteur Giry en 1956. La cour de cassation a consacré l’existence même de la juridiction administrative qui est un principe fondamental : le législateur ne peut contredire l’ordre administratif. La Cour de Cassation a également affirmé qu’il existait des matières qui par nature relève de la compétence de cette juridiction administrative qui est régit par le droit administratif.
Plus récemment, le droit administratif a été rattrapé par l’œuvre législative, car le texte législatif se multiplie. Le droit administratif devient de moins en moins administratif et de plus en plus législatif ou réglementaire. Quantitativement, les textes normatifs se multiplient et le législateur crée de plus en plus de texte. Bien souvent, ces textes ne font que reprendre les principes dégagés par les juridictions administratives.
Parfois, le législateur vient adopter un texte qui contredit la jurisprudence. A son tour, l’oeuvre du législateur vient créer de la jurisprudence. Le juge doit interpréter la loi, ce qui peut conduire à le faire disparaître, ce qui augmente le volume de connaissance. Le droit administratif est une particularité originale française.