droit administratif
Les attentats du 11 septembre vont-ils obliger la diplomatie américaine à changer ? Dans les chancelleries européennes, et plus particulièrement en France, ils étaient nombreux à le penser et même à s'en réjouir. Les Américains leur prêtaient attention, les écoutaient enfin, leur demandaient des conseils, de l'aide même. L'unilatéralisme semblait appartenir au passé. L'ONU était devenue un interlocuteur respecté. Les Etats-Unis ont payé dans les jours suivant les attaques leur dette de plus de 500 millions de dollars à l'Organisation.
Autre signe, la riposte militaire n'a pas été aveugle et immédiate. Colin Powell, le secrétaire d'Etat, a construit contre Al-Qaida et les talibans la coalition la plus large possible, comprenant un grand nombre de pays musulmans, et notamment le Pakistan et l'Iran.
Mais une fois le succès militaire acquis en Afghanistan, une fois que l'exécutif américain a repris confiance, cette "nouvelle" diplomatie a furieusement commencé à ressembler à l'ancienne.
Redevenue conquérante, l'Amérique a décidé de mettre en pratique la "doctrine Bush", comme l'appelle la Maison Blanche. Elle a été réaffirmée avec force en novembre devant l'Assemblée générale des Nations unies. "Les alliés de la terreur sont également coupables de meurtre et également tenus de rendre des comptes à la justice... Chaque nation sait maintenant que nous ne pouvons pas accepter - et que nous n'accepterons pas - que des Etats hébergent, financent, entraînent ou équipent les agents de la terreur. Les nations qui violent ce principe seront regardées comme des régimes hostiles. Elles ont été prévenues, elles sont surveillées, elles devront rendre des comptes."
Moins soucieuse de ménager ses partenaires arabes, la diplomatie américaine a clairement changé d'attitude au Proche-Orient. Elle a accentué son soutien au chef du gouvernement israélien Ariel Sharon face au président palestinien Yasser Arafat. La