Droit constit
Sans surprise, la Banque centrale européenne a maintenu hier à 4 % son principal taux directeur, qui constitue le prix de refinancement des banques privées en Europe. Dans la conférence de presse qui a suivi à Francfort la réunion des gouverneurs de la BCE, son président Jean-Claude Trichet a souligné que «les dernières informations ont confirmé l’existence de fortes pressions à la hausse à court terme sur les prix avec un taux d’inflation (des prix à la consommation) atteignant 3 % en novembre». Et de rappeler que «la BCE est prête à contrer les risques haussiers pesant sur la stabilité des prix comme le requiert son mandat».
Malgré cette mise en garde, les banquiers centraux européens s’estiment en mesure de maîtriser la situation. Cela transparaît à travers leurs nouvelles prévisions d’inflation qui font état d’une hausse des prix de 2,1 % en moyenne annuelle en 2007, de 2,5 % en 2008 et de 1,9 % en 2009. Cette décélération programmée de l’inflation a été interprétée par les économistes de marché comme pouvant ouvrir la voie à d’éventuelles baisses des taux d’intérêt courant 2008.
Car simultanément la BCE a également modifié son scénario de croissance. En légère hausse pour 2007, à 2,6 % au lieu de 2,5 % attendus auparavant, et à l’inverse en nette baisse pour 2008, à 2 % au lieu de 2,3 %. Compte tenu de ce cadrage économique, Jean-Claude Trichet n’exclut rien : «La réévaluation des risques sur les marchés financiers continue d’évoluer et s’accompagne d’une poursuite de l’incertitude concernant l’impact potentiel sur l’économie réelle. Nous suivrons de ce fait très étroitement toutes les évolutions, pour agir avec fermeté au moment opportun.»
Grain à moudre
L’OCDE qui a elle aussi modifié l’ensemble de ses prévisions évalue à 2,6% la croissance de la zone euro en 2007, à 1,9% en 2008 et à 2% en 2009. Pour