Droit constitutionnel et changement de politique au togo et au bénin
Cet article se propose de restituer la logique inhérente à deux processus de transformation de la réalité par le moyen de dispositifs juridiques. Sous le poids des contraintes tant internes qu'externes le Bénin et le Togo ont initié une transition à partir des années 90 sous l'impulsion pour le premier d'une crise de capacité de l'Etat résultant de la banqueroute économique, une crise de légitimité du pouvoir marxiste-léniniste en place depuis 18 ans et l'émergence d'une contestation organisée. Pour le second, un nouveau rapport des forces s'est mis en place débouchant sur l'organisation d'une conférence nationale des forces vives de la Nation dominée par les démocrates par " convenance " un plus tard en 1991.Le choix de ces deux pays est un choix wébérien et s'est imposé à nous, pour des raisons de proximité géographique et surtout pour les blocages du processus togolais alors que tout faisait penser à la fin du régime dictatorial mis en place par le Général Gnansingbé Eyadéma depuis 1967.Ces deux trajectoires contrastées soulevaient la problématique plus large du " sens " de ces processus d'ouverture politique1.Le problème était de savoir si la phase africaine de ce que Samuel Huntington a appelé la 3è vague de démocratisation2 relevait d'une nécessité historique comme certains le prétendaient sur fond d'une vision volontariste et linéaire ou au contraire, si elle n'était qu'un " effet de mode " destiné à perdre de sa consistance comme le soutenaient les pessimistes influencés par une conception économiciste et ou/culturaliste. Les événements parfois tragiques survenus dans ce continent tout au long de la période antérieure contribuant au scepticisme ambiant posant même la question de l'utilité du constitutionnalisme africain. Rappelons tout simplement que le manque d'impact des textes sur les pratiques sociopolitiques des acteurs de