Droit
La Prévention de la Délinquance des Jeunes
Jean-Marie Bockel, Secrétaire d’Etat à la Justice
Novembre 2010
“Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l'autorité et n'ont aucun respect pour l'âge. À notre époque, les enfants sont des tyrans.” Socrate
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Préambule
En me confiant, le 3 août 2010, la rédaction d’un rapport consacré à la prévention de la délinquance juvénile, le Président de la République a entendu mettre l’accent sur les thématiques de la prévention sociale et éducative. Il réaffirme ce faisant la volonté qui est la sienne depuis longtemps d'élaborer une politique d'ensemble équilibrée. Il nous invite à mieux articuler l’ensemble des séquences et des champs qu’elles recouvrent, qu’il s’agisse de la prévention, de la répression et de la sanction. J’ai toujours partagé la conviction de Nicolas Sarkozy, d’abord comme élu local et ensuite comme membre du gouvernement, que tout volontarisme dans la lutte contre la délinquance « serait incomplet sans une politique de prévention, la prévention de la délinquance étant en effet indissociable de la lutte contre la criminalité ». « Dur avec la délinquance, dur avec ses causes » disait Tony Blair. La jeunesse doit être naturellement au cœur de la réflexion sur l’architecture présente et future de nos politiques publiques. Elle est à la fois un enjeu immédiat qui appelle des réponses opérationnelles structurées. Mais, comme l’a déjà dit le Président de la République dans son discours du 29 septembre 2009 prononcé à Avignon, la jeunesse est également une question qui touche à l’avenir, à la capacité que nous avons à nous projeter dans la France de demain. Notre pays qui continue d’afficher un taux de fécondité supérieur à la moyenne des autres pays européens dispose d’un véritable atout démographique, crucial pour le renouvellement des générations, crucial pour notre croissance économique. Une telle spécificité