Droits de scolarité
Forum, mercredi 18 février 2004, p. A21
Opinion
Le mirage du gel des droits de scolarité
Une croyance répandue, et méticuleusement entretenue par les lobbies étudiants, veut qu'un dégel des droits de scolarité universitaires entrainerait une chute des inscriptions dans les universités et constituerait donc un frein majeur à l'accessibilité aux études post-secondaires. Malheureusement pour les intéressés, une telle affirmation ne tient pas la route face à une analyse rigoureuse.
Effectivement, les premiers résultats d'une recherche menée dans le cadre de la fin de mes études à l'Université de Montréal arrivent à la conclusion que les droits de scolarité n'ont pas d'influence sur le nombre d'inscriptions au 1er cycle universitaire à temps plein pour la période de 1976 à 1998. Ces conclusions vont dans le même sens que celles d'une étude rédigée au début des années 1990 au département de Sciences économiques de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) pour la période de 1962 à 1986. C'est donc dire que pour la clientèle universitaire la plus importante, les étudiants de 1er cycle à temps plein représentaient près de la moitié des inscriptions universitaires en 2001, les droits de scolarité n'affectent pas le nombre d'inscriptions.
L'explication qui soutient ce constat réside dans le coût véritable des études universitaires: les revenus de travail sacrifiés pour se consacrer à des activités d'apprentissage. En général, si un individu n'étudie pas, il travaille et gagne un revenu. Un étudiant fait le choix de reporter ces gains et le montant des droits de scolarité représente une goutte d'eau dans l'océan comparativement au revenu sacrifié.
Économiquement, la fixation des prix est un débat complètement distinct de la redistribution de la richesse: les objectifs politiques de redistribution ne devraient pas interférer sur les prix. Conséquemment, on doit accepter qu'il y a un champ de tarification important pour le gouvernement dans le domaine de