Droits et devoirs
Marie-Odile Simon, Anne Fronteau, Crédoc, Département évaluation des politiques sociales
C’est un fait, les Français vivent de plus en plus longtemps : en 1996, les plus de 65 ans représentaient 15,2 % de la population et, selon les prévisions, cette tranche d’âge devrait dépasser les 20 % en 2020. Comment prendre en charge la dépendance de ces personnes lorsque leur état de santé se dégrade ? En France, cette question préoccupe tous les acteurs de la vie économique et sociale. Quant aux proches, le choix est difficile entre maintien à domicile, placement en institution ou accueil à leur domicile d’un parent âgé. Plusieurs études fondent cet article. Elles mettent en évidence les différents facteurs qui se combinent pour permettre ou non le maintien à domicile.
Première conséquence de la vieillesse : la dépendance
Physique et/ou mentale, la dépendance empêche la personne âgée de vivre seule dans un logement ordinaire. Elle doit, soit être placée en institution, soit bénéficier d’un soutien à son domicile ou de l’aide d’un proche. Une étude de l’Insee (septembre 1996) fait ressortir qu’environ 10 % des personnes de plus de 60 ans vivant en logement ordinaire présentent des signes de dépendance physique, cette proportion augmentant avec l’âge.
Rester le plus longtemps possible à domicile : un souhait pas toujours réalisable
En 1996, une enquête du Crédoc a démontré que la perte d’autonomie due à la dégradation de leur état de santé est la préoccupation majeure des jeunes retraités ; en effet, ils souhaitent : • pouvoir rester chez eux, 22 %, • pouvoir continuer leurs activités, 22 %, • ne pas être seul, 20 %. Mais, pour pouvoir rester chez soi dans de bonnes conditions, quatre critères doivent être réunis. Ils concernent la santé, l’environnement familial, le niveau de ressources et l’habitat. L’état de santé : c’est le critère le plus important dans le choix du maintien à domicile. En