Ds Philo
La tekhnè ou technè, du grec τέχνη, désigne la « production » ou « fabrication matérielle », l’action efficace, chez les Grecs de l’Antiquité
Nous vivons aujourd’hui dans un monde dans lequel la technique règne en maitre : devenus maitres et possesseurs de la nature, pour plagier Descartes, l’homme suit aujourd’hui tout ce que sa technique à pu mettre en place. A tel point d’ailleurs que l’on pourrait penser que la technique décide de tout. Mais est ce que ‘l’on peut la penser comme une autonomie ? Capable de diriger l’homme, et donc de subordonner la raison ? La technique décide-t-elle de tout ? N’est-ce pas l’homme qui est maitre de son destin ? Cela signifie-t-il que l’on peut opposer la technique à l’homme ? Est-ce cela que l’on nomme technique moderne ? La technique s’est-elle finalement dédouanée de l’homme pour devenir ce qui décide de tout pour tout ?
A. Est-ce la technique qui nous sert ou bien sommes-nous à son service ?
- L’optimisme face au progrès de la technique échoue sur sa propre abstraction : comment peut-on, en effet, considérer la technique comme l’instrument de la liberté humaine en ignorant la diversité contradictoire des techniques et la façon dont, historiquement, les techniques peuvent devenir les instruments de l’exploitation universelle de l’homme par l’homme ? Ainsi, est-ce la technique qui est le moyen de la volonté des hommes ou bien les hommes qui deviennent eux-mêmes des instruments au service de leur propre instrument ? Sur ce point, il faut souligner la différence fondamentale entre l’outil et la machine, comme le fait Hannah Arendt dans un passage de la Condition de l’homme moderne : si l’ouvrier se sert de l’outil, il s’adapte par contre à la machine. L’outil est subordonné à l’usage que nous en faisons ; la machine ordonne au contraire une durée auquel le corps de l’ouvrier doit se soumettre : « L’outil le plus raffiné reste au service de la main