Du bellay sonnet 9
Introduction
L’extrait que nous allons analyser, le sonnet IX de la page 64,est tiré du recueil Les regrets écrit par l’un des auteurs de la pléiade, Joachim du Bellay, au cours des trois années qu’il a passé au sein de la capitale italienne. Marqué par la désillusion et la nostalgie d’une Rome antique disparue, Du Bellay exprime alors ses « regrets » tout au long du recueil.
Appartenant à la partie élégiaque du recueil, ce texte évoque alors toute la souffrance du poète exilé, à travers une métaphore suivie : celle de l'agneau égaré.
Ce sonnet canonique (Un sonnet "canonique" est écrit en vers (forme rimée comptée): 14 vers répartis en deux quatrains et deux tercets) est divisé en quatre parties : deux quatrains formés en rime embrassé, s’adressant à la France, pays dont il s’est exilé, et deux tercets dans lesquels il développe cet exil.
Lecture du sonnet
I. Premier quatrain
Lecture du quatrain
1er vers : Ce premier vers débute par l’apostrophe « France » qui va d’emblée désigner l’adresse de son sonnet. Du Bellay célèbre la France avec les mots qu’on emploi traditionnellement pour désigner l’Italie : « mère des arts, des armes et des loix», de cette façon il projette les ambitions qu’il aurait souhaité pour l’Italie sur son pays natal, faisant office d’un hymne. Nous pouvons remarquer que la dénomination « France », fait référence non pas seulement au pays mais à une nation tout entière, une patrie, ce qui constitue une personnification. Puis l’appellation "mère" qui prend un sens métaphorique : renvoyant au vers 2 et à d’autre vers « tu m’as nourry longtemps du laict de ta mamelle ». Cette métaphore est une métaphore filée qui se développe tout au long du sonnet. Enfin le rythme ternaire "arts / armes / loi", marqué par la paronomase "arts / armes", peut faire penser à une devise. L'ensemble des trois éléments définit à la fois la puissance et la civilisation. Cela renvoie aux Antiquités de Rome