Du dementir , montaigne
Les Essais - Montaigne
De "Et quand personne ne me lira..." à "...ou étayer le mien ?"
Introduction
Ce texte présente une réflexion de soi qui complète le chapitre 18 du livre II des Essais intitulé « Du démentir » publié en 1588. Ce chapitre est consacré au rapport de la vérité et du mensonge et à la valeur des mots.
1) Argument 1 : Le texte s’ouvre sur une question oratoire qui sous-entend la réponse non. Même si il n’y a personne pour lire ses Essais, il n’aura pas perdu son temps. En effet, les adjectifs qualificatifs : « utiles » et « agréables » (à connotation positives) et précédés de l’intensif « si » laissent à entendre le plaisir qu’il a pris à cette réflexion sur lui-même (terme utilisé : « pansements »). De plus, l’adjectif qualificatif « oisives » nous montre que le temps sur lequel celui qui écrit s’interroge est un temps d’oisiveté qui s’est trouvé occupé et donc non gâché.
2) Argument 2 :
Le temps passé à s’analyser et à s’écrire conduit à une consolidation de soi. Cette idée est exprimée de manière imagée dans les lignes 3 à 5. En effet, Montaigne utilise une image empruntée à la sculpture : celle du « moule » qui implique un véritable travail de l’age. Ceci fait apparaître l’idée importante de contrainte et de discipline contenue dans les verbes « dresser » et « composer ». Par une forme d’autodiscipline et d’efforts, un être se fortifie et se forme. Cette idée est rendue par deux termes quasiment homophoniques « fermi » et « formé ». Enfin, l’idée qu’en se peignant par écrit amène une consolidation, une construction de soi, est rendue par la mise en parallèle de l’auteur et de son livre soulignée par la répétition du verbe « faire » du chiasme de la ligne 7. Ainsi, il s’agit de mettre en évidence la réciprocité de formation. L’auteur et le sujet se confondent comme le montrent les expressions « livre consubstantiel à son auteur » et « membre de ma vie » mais aussi montré dans l’opposition