Du photojournalisme a une oeuvre d'art
Nom original de la photo : « Destitute pea pickers in California.
Mother of sevenchildren. Age thirty-two. Nipomo, California »
Traduction: ramasseurs de petits pois indépendants en Californie.
Mère de sept enfants. Age:trente-deux ans. Nipomo, Californie.Photo originale non retouchée
Propos sur la photographie par Jean-François Devillers : http://theoriedesimages.wordpress.com/tag/dorothea-lange/
Rendre compte d’une crise par des imagesphotographiques et plus précisément, faire connaître par l’image la situation de personnes affectées par une crise ne va pas du tout de soi. Parce que la photographie n’est pas et ne saurait être un simpleprélèvement de la réalité à un endroit pour la faire voir à un autre, vouloir rendre compte d’une crise par l’image ne peut pas consister à restituer la réalité, mais à en témoigner. Or, témoigner parl’image, cela ne signifie rien d’autre que construire ou produire l’image de ce dont on veut témoigner…
Dorothea Lange et Walker Evans
Pour s’en convaincre, il suffit de considérer la manière avec laquelleune crise d’une ampleur équivalente à celle que nous connaissons a été photographiée, à savoir la crise de 29 et plus particulièrement son impact sur le monde rural américain. Et de retenir deuxnoms : Dorothéa Lange et Walker Evans. Tous deux ont travaillé pour le compte de la Farm Security Administration (FSA), une agence gouvernementale dont l’objectif était de mettre en œuvre dans le secteuragricole la politique interventionniste de Roosevelt. Cette agence va se doter d’une division de l’information afin de promouvoir ses réformes auprès du grand public et du Congrès réticent, mais aussidans le but de constituer des archives à valeur historique. Et c’est afin de remplir cette double mission que la FSA va recruter des photographes, dont Lange et