Dyslexie et images mentales
Depuis un an, je suis en charge d’un dispositif U.P.I un peu particulier, et unique dans le Finistère, puisqu’il est, je cite, « à dominante Troubles Spécifiques des Apprentissages ». Nous accueillons exclusivement des enfants atteints de troubles « dys ». Le fonctionnement de la structuration de la pensée de ces enfants diffère de la plupart des enfants du même âge, principalement parce que leur accès au langage, oral ou écrit, emprunte des chemins différents. De ce fait, leurs représentations mentales se singularisent assez largement dans leur construction.
Dans le cadre de ma pratique quotidienne, il m’est apparu intéressant de me questionner sur ma capacité à permettre aux enfants de se rendre acteurs de leurs propres apprentissages. Entre autre question, la différentiation pédagogique peut-elle permettre aux élèves d’élaborer les outils personnalisés les conduisant à la construction d’images mentales nécessaires à leur appropriation des apprentissages ?
Pour tenter de répondre à cette question, je définirai dans une première partie ce qu’on entend par troubles « dys ». Dans une deuxième partie, je m’attacherai à étudier, l’évolution de la pensée scientifique en matière de représentations et de mécanismes mentaux. Enfin j’essaierai, dans une troisième partie, et à la lumière des lectures que j’ai pu faire, d’avancer quelques réflexions sur les fonctionnements que j’ai observés dans ma pratique, et les pistes et la philosophie sur lesquelles je compte m’appuyer pour mon avenir professionnel.
1ère PARTIE : LES TROUBLES « DYS ».
De tous les troubles spécifiques des apprentissages, la dyslexie, qui entrave l’apprentissage de la lecture, est le trouble le plus connu et le plus étudié. Les difficultés scolaires qu’entraînent ces troubles, s’ils ne sont pas pris en charge, peuvent conduire à la marginalisation voire à la stigmatisation des enfants qui en sont atteints, et les échecs accumulés aboutir à des difficultés d’insertion sociale