Défaillance des entreprie au maroc
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En dépit du nombre limité de défaillances enregistrées chaque année par les huit tribunaux du Royaume, les conséquences sociales du phénomène n'en demeurent pas moins intéressantes. En effet, au titre de l'année 2005 seulement, plus de 6000 travailleurs ont perdu leur emploi.
Les créations d'entreprises permettent, certes, de réintégrer certains d'entre eux dans le marché du travail, mais la plupart des travailleurs ont du mal à trouver de nouveaux emplois.
Outre ses effets en termes d'emploi, la défaillance induit également des coûts pour l'ensemble des partenaires financiers et commerciaux de l'entreprise (perturbation des relations interentreprises, remises de dettes…) mais aussi pour l'entreprise elle-même (perte de réputation, coûts de renégociation des contrats de dette avec les bailleurs de fonds, coûts de restructuration…).
L'objectif de cet article n'est pas de développer les retombées de la défaillance qui sont aujourd'hui bien connues, mais de revenir sur des aspects beaucoup plus importants de la question : sort et causes des défaillances d'entreprises au Maroc.
Sa rédaction s'appuie, d'une part, sur les statistiques publiées par le ministère de la Justice et, d'autre part, sur les résultats d'une enquête réalisée par nos soins auprès d'un échantillon de 89 entreprises défaillantes des régions de Meknès, Casablanca et Marrakech.
Les informations nécessaires à l'analyse proviennent des dossiers des procédures collectives traités par les trois tribunaux de commerce géographiquement compétents.
Il est utile de rappeler que sont considérées défaillantes les entreprises qui ont déposé leur bilan auprès du tribunal de commerce, c'est-à-dire qui sont en état de cessation des paiements.
Dans 36.2 % des cas, la cessation des paiements est suivie d'une