Définitions et histoire du libertinage
Venu du latin « libertinus », qui signifie « affranchi », le mot « libertin » apparaît au XVIe siècle pour désigner tous ceux qui sont jugés hérétiques, c’est-à-dire voués aux cultes de la Nature et du matérialisme. S’il appartient d’abord à la Renaissance de baptiser ces marginaux, ce n’est pas par hasard. Avec ses nombreuses découvertes, ses réformes, et ses guerres de religion, toute l’époque trace la voie de la crise de conscience qui s’impose à l’«âge d’or» du courant libertin : le XVIIe siècle. En effet, ce siècle connait des « esprits forts » qui, non seulement remettent en question l’ensemble des certitudes établies, mais contestent le système, considéré comme une entrave à la libre pensée religieuse, morale, sociale et politique, comme Cyrano de Bergerac, Théophile de Viau, ou encore Molière, à travers sa plus célèbre pièce, Dom Juan :
« Songez que la nature est tout ce qui nous mène
Que, malgré la raison, son pouvoir nous entraîne
Que le crime n'est pas si grand qu'on nous le fait
Que tous ces châtiments, dont vous prêchez l'effet
Ne sont bons à prôner qu'à des âmes timides
Que l'on ne doit souffrir rien que ses sens pour guides
Qu'il faut assouvir jusqu'aux moindres désirs
Et n'avoir point d'égard qu'à ses propres plaisirs. »
L’Église, par sa doctrine et ses excès, est sévèrement critiquée par ces sceptiques qui ne croient plus qu’en une nouvelle divinité : Mère Nature. D’ailleurs, grâce à la célébration de cette dernière, les libertins souhaitent voir l’homme se libérer des préjugés et des vérités incontestées du christianisme pour