Démocratie représentative
La théorie de la représentation est le concept fondateur des régimes démocratiques modernes. L'idée de représentation apparaît avec l'invention anglaise du régime parlementaire représentatif et se poursuit avec l'élaboration constitutionnelle qui accompagne la Révolution française. Cette théorie s'oppose à la théorie classique de la démocratie directe et au principe de la souveraineté populaire. Fondée sur le principe de la souveraineté nationale, ce système établit non pas le gouvernement du peuple par le peuple, mais le gouvernement du peuple par des représentants élus du peuple. Si Rousseau voit dans la représentation un risque d'aliénation, Sieyès y voit, au contraire, l'expression de la volonté générale. Ainsi, la représentation est indivisible. Le corps des représentants devient constitutif de la nation et chaque membre de ce corps (les députés en France, par exemple) représente la nation. Leur Assemblée est dite nationale et l'expression individuelle devient illégitime face à l'expression nationale qui émane du corps des représentants. Seules de petites entités administratives, comme on en trouve en Suisse, par exemple, pratiquent la démocratie directe, c'est-à-dire sans passer par l'intermédiaire de représentants. Pour désigner l'ensemble des représentants envisagés collectivement, on parle alors de représentation nationale. Les régimes parlementaires et présidentiels sont les deux grands modèles classiques du gouvernement représentatif. Dans ces régimes, il existe des institutions politiques qui autorisent indirectement l'expression des gouvernés par l'intermédiaire de représentants comme le corps législatif. S'opposant aux régimes autoritaires, la représentation s'exerce par le biais du suffrage universel qui reste le moyen le plus répandu pour faire valoir les aspirations d'une société tout