Désir
I. La maîtrise du désir
A .Le désir comme manque/Le désir pulsion
Distinguons d’abord le désir du besoin :
Le désir est une tendance consciente, orientée vers un but connu ou imaginé. L’objet du désir est ce qu’on ne possède pas et qui est extérieur à nous.Le désir est une souffrance, une privation, il est la marque de la misère de l’homme. Nous pouvons en conclure que le désir naît du manque.Contrairement au besoin, qui est lié à une nécessité vitale. Cependant, le besoin se trouve parfois entremêlé avec le désir de manière confuse, par exemple lorsque l’on mange. Cette anticipation du plaisir est à la fois réjouissance, jubilation (source de joie), mais aussi attente, manque, et donc source d’inquiétude, de souffrance.
Dans le désir pulsion, l’inconscient blesse la maîtrise de la conscience. La pulsion est le fantasme de la jouissance totale et immédiate. Cependant, elle peut être tyrannique. Le sujet doit absolument l’assouvir pour s’en libérer, mais qu’un seul instant. Le désir ici est impérieux et verse dans l’excès. Il est incontrôlable. Par exemple, la pulsion sexuelle et les désirs inconscients : la conscience n’arrive jamais à les détruire, elle ne les maîtrise pas. Freud, dans sa deuxième topique, dit que le « Moi » n’est plus maître en sa demeure, mais que le « Ca », c’est-à-dire le pôle pulsionnel de la personnalité, prend la place du « Moi ». Le sujet est aliéné face à ses pulsions irrésistibles.
B. Le désir peut nous soumettre
Le désir passion nous soumet. La passion est un désir dominant, exclusif, suffisamment puissant pour envahir l’esprit et polariser une existence sur un seul objet. Elle peut faire souffrir. Le désir passion travaille sur le manque et l’obsession. Il me fixe à un objet que je n’ai pas et que je veux absolument. Par exemple, dans l’alcoolisme, le sujet est dépossédé de soi, et c’est sa passion qui a tous les pouvoirs. Lui n’a plus aucune prise sur les choses. Le désir est donc