Détour par l'autre pour dénoncer
Est-il réellement possible de dénoncer les travers de sa propre société en ayant recours à la fiction ?
Il est vrai que le détour par l'Autre est un bon moyen pour dénoncer les travers de sa propre société, cependant c'est aussi un risque pris par l'auteur.
La littérature a un rôle important dans la dénonciation et certains auteurs se servent du détour par l'Autre pour dénoncer. En effet, c'est un bon moyen pour contourner la censure, tout en critiquant ouvertement la société, sans oublier de divertir le lecteur avec l'utilisation du registre satirique. Des écrivains se sont servis, et se servent encore de la fiction pour défendre des causes en toute liberté, sans craindre la censure. Ils tiennent à leur liberté d'expression, c'est pour cela qu'ils utilisent des personnages ou même des animaux pour recomposer la société. Jean de Lafontaine a observé la société de son temps et s'est servi des fables pour illustrer le fonctionnement de cette société en faisant intervenir le monde animal qui a une symbolique très nette. Par exemple, la fable “Le Loup et l'Agneau” est une dénonciation du pouvoir et de la justice sous Louis XIV. Le loup représente la vanité des hommes alors que l'agneau représente l'honnête homme du XVIIième siècle. Georges Orwell a lui aussi contourner la censure en dénoncant à travers les animaux de la basse-cour dans “La ferme des animaux”. Les hommes y sont tenus comme responsables du malheur des animaux. Dans “Les Caractères” (1688), Jean de La Bruyère veut faire comprendre le ridicule de la guerre