Eads
Dans un article paru le 14 février dernier, le magazine Challenges annonçait que l'enquête de l'AMF sur l'affaire EADS abandonnait le délit d'initiés pour se concentrer sur d'éventuels défauts de communication. Le scoop semblait résider dans la possible exonération de responsabilité pour ceux qui avaient vendu leurs titres avant la chute du cours en mars 2006.
La communication financière du groupe étant mise en cause, quelles informations, autres que les déboires industriels dont on a peine à croire qu'ils puissent faire l'objet d'une confidentialité sans faille pendant des mois, ont pu aiguiser la sensibilité du marché ?
Des résultats maquillés
La publication des résultats du groupe le 8 mars 2006 fait apparaître une augmentation des dettes à long terme de 5 à 25 milliards d'euros entre 2004 et 2005. Ce chiffre étonnant témoigne d'un endettement maquillé les années passées, et démasqué par l'application des nouvelles normes comptables IFRS (International Financial Reporting Standards).
Élaborées à la suite de plusieurs scandales financiers (Enron, WorldCom...), ces règles de haute qualité visent à rétablir la confiance du public, des épargnants et des investisseurs en améliorant la transparence comptable des entreprises.
Le bilan tel que présenté en 2006 aurait donc révélé une situation difficile que la communication financière des années précédentes n'avait pas permis aux analystes, et a fortiori au public, d'appréhender. Noël Forgeard et Hans Peter Ring sont sans aucun doute coupables d'avoir pratiqué une communication financière à mains égards critiquable et telle qu'elle doit aujourd'hui évoluer.
Une communication, voire une publicité, plus qu'une information, répondant à des priorités à court terme, où le résultat net peut être exprimé de 60 manières différentes, sans éléments de comparaison et sans interactions, unidirectionnelle et ne faisant pas appel à des