Eaf 2007 dissert corrige.pdf
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Sujet de dissertation – EAF 2007 – métropole, toutes sections Le souci de vérité dans l'écriture autobiographique interdit-il mise en scène, détours et masques littéraires ? Le genre autobiographique se caractérise par le fait d'écrire sur soi. Le « Je » est ainsi à la fois sujet et objet de l'écriture. Si les intentions des auteurs peuvent être multiples (se confesser, partir à la recherche de soi-même, etc.), le souci de vérité est une constante dans le genre autobiographique, au sens strict du terme. Et en effet, si quelqu'un se propose de raconter sa vie, le lecteur n'attend pas une autre vie – mais la simple réalité, quand bien même celle-ci ne serait pas flatteuse. Pourtant, on peut se demander si ce souci de vérité n'est pas, dans une certaine mesure, compatible avec une dose de mise en scène, du fait même des contraintes qu'impose ce genre. En d'autres termes : peut-on toujours dire la vérité dans une écriture autobiographique ? Dans un premier temps, nous développerons les raisons qui peuvent amener l'écrivain à des mises en scène et détours pour, ensuite, comprendre en quoi cela préserve la spécificité du genre. I / Pourquoi peut-on être amené à mettre en scène sa propre vie ? Idée clé : Comprendre que le souci de vérité doit pouvoir s'adapter à l'écriture autobiographique. Quand bien même on voudrait dire le vrai, certains éléments font obstacle. a) Le problème de la mémoire : Décider d'écrire son autobiographie, c'est être amené à travailler sur la base de ses souvenirs. Certes, les souvenirs ne sont pas la seule matière à disposition de l'écrivain, mais c'est la part la plus importante. Or, cette mémoire peut apparaître doublement défaillante. D'abord, comme le fait remarquer Saint Augustin dans ses Confessions, nous n'avons pas de souvenir de notre petite enfance – personne ne se souvient des premières années de sa vie (ou alors par simples bribes, mais pas de quoi écrire un chapitre). Si l'on veut écrire sur cette période, il faudra donc s'en