Ecole, socialisation, sélection
Licence 3
La culture en tant qu’objet de transmission scolaire
« Si l’école aime à proclamer sa fonction d’instrument démocratique de la mobilité sociale, elle a aussi pour fonction de légitimer –et donc dans un certaine mesure de perpétuer – les inégalités de chances devant la culture en transmuant par les critères de jugement qu’elle emploie, les privilèges socialement conditionnés en mérite ou en dons personnels » (Bourdieu, Les héritiers, 1964).
En premier lieu, si les savoirs scolaires vont dépendre de la culture, qu’est ce que la culture ? Selon Bourdieu, la culture est le fondement de l’habitus, c’est à dire qu’elle va fonder le statut et la manière de penser d’un individu issu d’une classe sociale particulière. Les classes dominantes (les plus aisées) vont déterminer les codes de la culture. L’habitus des classes dominantes ne correspondra pas à l’habitus des classes dominées et en ce sens, la culture sera abstraite pour les classes dominées. On comprend bien que ce sont les élèves issus du « bon » milieu que l’école va favoriser.
L’école serait en quelque sorte, un premier lieu où la place de l’enfant serait déjà déterminée par sa naissance, un premier lieu de socialisation.
En EPS, discipline scolaire de l’éducation corporelle, la culture va être constitué par les sports. Le sport c’est : « l’ensemble des situations motrices codifiées, sous forme de compétition et institutionnalisées, (Parlebas, 1999). L’un des trois objectifs généraux de l’EPS est « l’acquisition par la pratique, des compétences et connaissances relatives aux activités physiques, sportives et artistiques ». Ici, la dimension culturelle est clairement identifiée et recherchée.
Les sports, en tant que produit culturel, reproduit-il les inégalités ?
Nombreux sont les discours sur le sport. Celui-ci permettrait par exemple de développer l’égalité des chances. Pourtant, de par sa structure, il représente régulièrement un duel symétrique