Econ
1) TRENTE ANNEES D'ECONOMIE
Pour l'analyste de la croissance actuelle de la Côte d'Ivoire, l'évolution de l'économie de ce pays depuis l'indépendance est de nature à susciter la plus grande prudence. La Côte d'Ivoire a montré sa vulnérabilité aux chocs exogènes, notamment aux retournements de tendance des cours du café et du cacao. Selon les chiffres de la Banque Mondiale, le PIB par habitant s'est ainsi accru de 3,9% par an dans la décennie 1970, a chuté de 3,70;0 par an de 1979 à 1993, puis retrouvé une croissance de 40;0 par an depuis 1994. Cette volatilité s'explique par un modèle de croissance aux bases fragiles.
Quinze années de «miracle ivoirien»
Du début des années 1960 aux années 1977-78, la Côte d'Ivoire connaît une croissance essentiellement liée au boom des exportations de café, cacao et bois. Le PIB s'accroît alors de plus de 7% par an en moyenne. Grâce à une politique de défrichage intensif de la forêt, soutenue par les pouvoirs publics, les surfaces cultivées des produits d'exportation s'accroissent de manière spectaculaire. Une agriculture extensive du café et du cacao se met en place, où près d'un Ivoirien actif sur deux devient planteur, avec l'appui croissant d'une main d'oeuvre immigrée bon marché (Burkinabés ou Maliens). La Caisse de stabilisation des prix (Caistab), autorité publique unique de la filière café cacao, remplit abondamment les caisses de l'Etat grâce à la différence qu'elle perçoit entre les prix aux producteurs et les prix à l'exportation du café et du cacao.
Le boom tourne à l'euphorie dans les années 1975-1977 , où les cours mondiaux du cacao triplent et ceux du café quadruplent. La Caistab ne répercute cette hausse sur les prix aux producteurs que tardivement (à partir de 1978) et partiellement (hausses inférieures à 50%) . L'État engrange alors des plus-values considérables sur la période 1974-1980, qu'il consacre à de très importants programmes d'investissement. Le montant des