Economie Afrique du Sud
Si, en 1994, l'instauration d'une démocratie multiraciale et l'arrivée au pouvoir de la majorité noire ont constitué un tournant politique majeur, les statistiques indiquent que, deux ans après, les structures sociales et économiques n'ont pas été fondamentalement modifiées. En dépit de ses fortes potentialités, le pays, en proie au chômage (sans doute proche de 40 %), peine pour surmonter des handicaps structurels. Depuis 1993, le taux d'inflation est resté inférieur à 10 %. Mais les problèmes socio-économiques persistent, liés principalement à l'inégalité des niveaux de vie entre Blancs et Noirs, et à la gravité du sous-emploi (le chômage touchant, chez les Noirs, plus de la moitié de la population active). L'amélioration des conditions de vie des populations noires représente, aujourd'hui, l'un des principaux enjeux politiques. Dès 1994, un vaste programme de reconstruction et de développement (RDP) avait été lancé, dont l'objectif était de fournir logements, eau courante et électricité aux plus déshérités. Les résultats mitigés du RDP ont conduit à son abandon en 1997, et l'accent est mis désormais sur un programme macroéconomique (dénommé Growth Employment and Redistribution) visant à favoriser l'investissement privé dans les travaux publics et à stimuler la création de P.M.E. par des entrepreneurs noirs. Un taux de croissance élevé est indispensable pour satisfaire les exigences de la nouvelle majorité, mais la transition est progressive. La croissance dépend aussi de la conjoncture internationale, et les investisseurs étrangers restent encore prudents. Beaucoup d'incertitudes subsistent donc sur la capacité à effacer un apartheid économique,