Economie demographie chap 2
Nombreuses sont les lois de population qui ont été proposées par les auteurs au cours des siècles qui nous précédent ; nous avons choisi d’exposer trois schémas qui nous semblent représentatifs des XVIIIe, XIXe et XXe siècles ; nous les devons respectivement à Thomas Robert Malthus -démographe anglais-, Pierre François Verhulst -démographe belge- et à Alfred Sauvy -démographe français-. Ce choix, nous ne pouvons le contester et l’admettons volontiers, est arbitraire : «dixi et salvavi animam meam»[1] ; la logomachie ou «dispute de mots, c’est-à-dire sur les mots» ("Paul-Émile Littré, dictionnaire de la langue française", Encyclopædia Britannica, tome 4, édition de 1987, p. 3568) sera ainsi évitée…
Section I : La loi de population de Malthus.
Un débat anime les milieux intellectuels anglais en cette fin de XVIIIe siècle : la population n’est-elle pas en train d’exploser, mettant en péril l’équilibre économique précaire que semble avoir atteint le pays ? C’est dans ce contexte un peu particulier (même si nous qualifions de problème récurrent la question de la compatibilité entre un niveau de population et un niveau de subsistance) que se situe la contribution de Thomas Robert Malthus, héros éponyme («se dit de quelqu’un ou de quelque chose qui donne son nom à quelque chose», dans le "Grand Larousse Universel", Paris, 1989, tome 6, p. 3831) anglais né le 13 février 1766 et mort le 29 décembre 1834.
Par ailleurs, l’Angleterre est soumise au règne de la misère ; misère des ouvriers du fait de la dureté des tâches à accomplir, de la présence de jeunes enfants de six ou sept ans qui aident à évacuer les wagonnets dans les mines de charbon -comme galibot («dans les houillères, le manœuvre qui porte au fond de la mine», dans "Paul-Émile Littré, dictionnaire de la langue française", Encyclopædia Britannica, tome 3, 1987 p. 2699) ou comme hercheur («ouvrier, ouvrière qui fait circuler les wagons