MUTATIONS DE L'EMPLOI ET CONFLITS DU TRAVAIL
Introduction :
Amorce = En 2008, Nicolas Sarkozy déclarait "désormais, quand il y a une grève, personne ne s'en aperçoit" pour souligner la diminution régulière des conflits du travail observée en France depuis les années 1970. Pourtant, on a pu constater, en 2009, un regain de l'antagonisme entre salariés et les patronat à propos des augmentations de salaire (Ikea, Arcelor, Escota...), de la défense de l'emploi (Total, Molex, JLG...) ou du montant des indemnités de licenciement.
Problématique = Quelles ont été les conséquences de l'augmentation du chômage, de la précarité de l'emploi et des modifications de la structure des emplois sur l'intensité et la nature des conflits du travail en France depuis quarante ans ? L'émergence d'une société post-industrielle a-t-elle mis fin aux conflits du travail ? La flexibilisation du travail a-t-elle enlevé aux salariés toute capacité de peser sur la condition salarial ?
Annonce du plan = Après avoir montré que les transformations de l'emploi salarié ont pu peser sur l'intensité des conflits du travail, nous démontrerons qu'elles ont également modifié leurs formes et ne les ont pas fait disparaître.

1 - LES MUTATIONS DE L'EMPLOI ONT DIMINUE L'INTENSITE DES CONFLITS DU TRAVAIL
A - CHÔMAGE ET PRECARITE ONT EMOUSSE LES REVENDICATIONS DES SALARIES
Phrase introductive = Les conflits du travail ont fortement reculé depuis les années 70 en France : en 1975, en laissant de côté les grands conflits interprofessionnels, on comptait 3,5 millions de journées de grève dans le secteur privé, selon les fiches de conflit transmises par les inspecteurs du travail. Trente ans plus tard, on en enregistre 16 fois moins (Doc 2). Comment peut-on expliquer cette tendance à la baisse des conflits du travail ?
Le développement du chômage de masse a affaibli la capacité de riposte des travailleurs. En 1975, 2,7% des actifs étaient touchés par le chômage. De nos jours, ce taux a