Economie
Guerre mondiale, le modèle du welfare state (ou Etat providence) dominait dans la plupart des pays avancés.
Puis, dans les années 1980, avec Ronald Reagan et Margaret Thatcher, une vague de libéralisme et de déréglementation a déferlé sur le monde développé.
Tout n'était pas négatif dans cette phase : en particulier, l'accent mis sur la concurrence et la flexibilité sur le marché des biens et du travail, qui stimulent l'innovation et la croissance économiques. Mais la crise de ces deux dernières années a montré les limites de l'ultra-libéralisme : des pays comme la France, l'Allemagne et les Etats scandinaves, dotés de bons systèmes d'indemnisation du chômage ou de sécurité sociale, ont mieux résisté au choc que le Royaume-Uni ou les Etats-Unis, qui ne disposaient pas de tels "stabilisateurs automatiques". Philippe Aghion est un théoricien de la croissance. Professeur à Harvard, il est membre du Conseil d'analyse économique et a participé à la commission
Attali. Aujourd'hui, plutôt que de continuer à prôner
"toujours moins d'Etat", il faut revendiquer "de l'Etat autrement". En clair : d'un côté, il y a certainement des économies à réaliser dans le fonctionnement de l'Etat, et l'idée de réformer les collectivités territoriales
(avec la suppression d'un échelon administratif, comme le préconise le rapport Attali) en est un parfait exemple. D'un autre côté, l'Etat doit pouvoir mieux exercer son influence dans cinq domaines au moins. Tout d'abord, il faut repenser la réglementation du secteur financier. En tant que prêteur en dernier ressort, tenu de ne pas laisser tomber en faillite les plus grosses banques, l'Etat a le droit et le devoir d'intervenir directement dans les décisions (notamment concernant les