Econométrie d'aide àla décision
Kemal Dervi¸ a dirigé le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), s de 2005 à 2009. Il a été ministre des Affaires économiques (2001-2002), député d’Istanbul au Parlement de Turquie et membre de la Convention sur l’avenir de l’Europe. Auparavant, il a été vice-président de la Banque mondiale (1996-2000). Son dernier ouvrage s’intitule A Better Globalization: Legitimacy, Governance, and Reform (New York, Brookings Press, 2005).
Après la croissance, l’inflation maîtrisée et la stabilité des marchés financiers, le monde connaît la volatilité des prix, l’incertitude économique, l’instabilité sociale et la perte de confiance. L’État stratège redevient nécessaire afin de mener des politiques anti-déflationnistes, de relance budgétaire, et pour coordonner ces politiques au plan international. Plus largement, il est urgent d’inventer de nouvelles formes de gouvernance mondiale (G20, redistribution des mandats au FMI, etc.). politique étrangère
Bien des certitudes ont été ébranlées. La gravité de la présente crise économique met à mal des présupposés que beaucoup tenaient, il n’y a pas si longtemps, pour évidents. C’est par exemple, en 2003, Robert E. Lucas, père de la doctrine des marchés rationnels, qui annonçait doctement devant l’American Economic Association que la question de la prévention des récessions profondes était réglée pour plusieurs décennies. C’est encore, plus récemment, Michael Mussa, ancien chef économiste du Fonds monétaire international (FMI), qui estimait en octobre 2007 qu’il ne fallait pas surestimer les effets d’une crise financière sur l’économie réelle… Nous y sommes, pourtant… Depuis le déclenchement de la crise financière au cours de l’été 2007, la sévérité de ses effets a toujours été sousestimée et, partout, les prévisions de croissance mondiale ont dû être peu à peu révisées à la baisse. Pour 2009, elles sont passées de près de 3 % à 2 %, pour