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Ecotaxe : les raisons profondes de la grogne
Par O livier Biancarelli|17/11 |18:15
Dans un contexte de ras-le-bol fiscal, le gouvernement ne semble pas envisager de baisser, en contrepartie de la mise en place de l’écotaxe poids-lourds, d’autres impôts ou taxes. Si bien que cette fiscalité verte est vécue comme punitive et non incitative.
Jean-Marc Ayrault a décidé de suspendre, le 29 octobre, l’application de l’écotaxe poids lourds. - AFP
La contestation continue. Partout en France, des milliers de camions ont défilé, ce samedi, pour réclamer l’abandon de l’écotaxe poids lourds. Le mouvement, issu de la base, a été fort malgré l’annonce de la « suspension » de la taxe par Jean-Marc Ayrault et alors que seule l’OTRE, qui représente les petites entreprises du secteur des transporteurs routiers, appelait à mobiliser pour la « suppression pure et simple » de la taxe. Ces opérations escargots s’ajoutent aux portiques incendiés de ces derniers jours.
Autant de signes d’une grogne générale. Pourquoi en est-on là aujourd’hui, alors que l’idée de créer une « fiscalité intelligente » faisait l’objet d’un quasi consensus national lors du
Grenelle de l’environnement en 2008 ?
L’idée de l’écotaxe est, en effet, peu contestable en théorie. Elle repose sur l’idée simple que la fiscalité, lorsqu’elle est bien conçue, peut réorienter les comportements et corriger ce que les économistes appellent « les externalités négatives », c’est- à-dire les effets néfastes, pour le bien-être collectif, de certains comportements individuels.
Un contexte général de « ras-le-bol fiscal »
Le produit net de l’écotaxe (environ 900 millions d’euros) est d’ailleurs affecté directement au financement des infrastructures ferroviaires et routières de proximité et non au budget général de l’Etat. Son objet est donc louable. De plus, d’autres pays européens se sont engagés dans cette voie. C’est le