Ecrire a la maniere de mme de sévigné
Ma chère tante,
Quel grand bonheur de recevoir de vos nouvelles, depuis notre odieuse séparation je ne cesse de penser à nos projets, je chéri l'idée de vous revoir à la cour. Je me languis de vous, de votre sagesse et de nos moqueries… J'ai ainsi une petite anecdote dont je veux vous faire part. N'est il pas que les pièces de « Molière » vous font un effet sans égard ? Je l’espère, sinon cette missive n'aurait jamais voulu la peine qu'on l'écrive, sauf de prendre de vos nouvelles à venir. Il n'y pas plus d'un mois, votre Poquelin, fit la première la plus mouvementée qu'il m'ait été donnée de voir, sa pièce n'est que projection de l'audace des traîtres et de la niaiserie des maîtres lorsqu'il s'agit de ce qui touche des hommes qu'ils croient des plus fidèles. L'infidèle se nomme Tartuffe, il est Faux dévot, menteur et manipulateur et ment à Orgon, maître de maison en lui volant sa femme et ses biens. Le faux, lui a un «culot» qui le perdra et sans contrainte «cachez ce sein que je ne saurai voir» est une phrase de son vocabulaire qui, sans gène, il dirait devant le roi et la reine même. J'ai entendu dire que le Roi lui même, eu bien apprécié cette comédie et lorsque je passai devant lui dans les jardins de Versailles, le Roi ne parle que de Tartuffe, ne parle que de Molière . Un jour où le palais était en fête j’aperçus quelques barons de la Compagnie du Saint-Sacrement faisant des critiques du Tartuffe et annonçant à Molière la prochaine censure de sa pièce pour atteinte à la religion. Je me promenai lorsque j'entendis un baron de la compagnie partir en criant « Ce Molière ne vaut pas mieux que Tarfuffe, il c'est lui même Tartuffé ». Molière lui, fort mécontent de la critique portée à sa pièce déclara aussitôt « il faut mieux malgré tout être dévot que d'être censeur ». Qu'en pensez-vous, quand il s'agit de trahison et d'infidélité, faut il être du côté de la victime , du scélérat ou du spectateur critique ? Le roi bien