Texte 11 : Les Fleurs du mal- Baudelaire
L’invitation au voyage.
L’invitation au voyage est un poème extrait de Spleen et Idéal, première partie des Fleurs du mal de Baudelaire. Ce poème est considéré comme étant l’un des plus célèbres du recueil pour la douceur qui en émane, l’intensité des émotions et la résonnance mélodieuse de cette déclaration amoureuse. En effet, c’est à travers ces vers aux allures lyriques et baignés par une musicalité suave que le poète nous livre sa vision idéale de l’amour.
Cette œuvre est centrée sur le thème de l’évasion : une escapade à deux au pays du bonheur. Il est aussi fondé sur la correspondance entre la femme aimée et un paysage.
Elle a une composition plutôt originale : Baudelaire a opté pour des mètres impairs (pentasyllabes et heptasyllabes). Leur utilisation est sans doute justifiée par la volonté du poète de donner à son texte une mélodie harmonieuse au tempo cadencé. Ceci est d’autant plus renforcé par le choix des rimes : Baudelaire alterne les rimes masculines et les rimes féminines, ce qui donne au poème l’aspect d’une chanson douce, d’une berceuse. Les vers « Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté » répétés trois fois à la manière d’un refrain, viennent accentuer cet aspect. Ainsi ce refrain semble diviser le poème en trois parties distinctes : la première se concentre sur l’invitation au voyage adressée à la femme aimée, la correspondance entre le paysage et la femme convoitée ; dans la deuxième partie, on assiste à une évocation d’un décor intérieur et dans la troisième à une évocation d’un décor extérieur.
Le texte s’ouvre par une apostrophe (« Mon enfant, ma sœur ») qui semble se référer à la bien aimée tant par les expressions qui appartiennent au champ lexical de l’amour et de la passion (« aimer, charme, vivre ensemble ») ; que par les pronoms possessifs qui renvoient à l’affinité entre le poète et le destinataire. Le deuxième vers place le poème sous le signe du rêve et de l’évasion,