Je rentrais d’une nuit de festivité. Je me trouvais dans un vieux passage de la ville qui ne me semblait pas dangereux du tout. Cette ville était vieille mais malgré tout, jolie parce qu’elle était bien entretenue. Les bâtiments avaient les façades qui étaient fissurées certes, mais ce n’était pour autant qu’ils perdaient leurs charmes. Les gens semblaient partir pour aller travailler, ils avaient l’air comme robotisés. Ils partaient de chez eux, avec leurs outils sur le dos, le visage fatigué. Ils marchaient tous, le regard vide. Je me trouvais coincé dans la foule des ouvriers allant à leur travail, j’avais le sentiment de me noyer dans cette cohue sans issue mais je trouvais que cela avait un avantage car les gens étaient tous réunis sur le chemin habituel du matin. Cela leurs permettaient de discuter « de tout et de rien » .Ce matin là, le soleil était au rendez-vous, on pouvait sentir la chaleur qu’il exerçait sur nous et on pouvait voir ses rayons qui pénétraient entre les bâtiments de la ville. Je me sentais comme bercé par le mouvement de la foule. Plus j’avançais plus elle devenait moins concentrée. Les coins sombres, humides et sales dont Gervaise parlaient avec peur sont en réalité ni dangereux ni mal fréquentés, je les aie même trouvés paisible car personne n’y venait se promener. Enfin sortit de la foule, je pouvais mieux admirer les beautés de la ville. Le mouvement de la troupe était régulier, elle avançait presque toujours à la même allure, de loin au aurait dit un banc de poisson qui se déplaçait en plein océan. Peu à peu je m’écartais du troupeau pour ne pas retomber dedans, jusqu’à ce que je me retrouve dans une ruelle. Soudain j’entendis des personnes parlées, l’une d’entre elles disait « Mets la viande dans le camion !», en m’avançant je les aperçus, c’était deux hommes, ils portaient des tabliers tachés de sang et avaient dans les bras des carcasses d’animaux, à quelques mètres de là je me suis assis sur un banc pour pouvoir me reposer un