ecriture d'invention
Les derniers accords de guitare résonnèrent et le public s’anima encore plus qu’il ne l’était auparavant. Certaines personnes sifflaient, d’autres criaient et la majorité d’entre elles sautaient. Les autres membres et moi descendîmes de la scène pour aller boire une bière. La foule nous appelait ; elle voulait que l’on joue un nouveau morceau. Notre batteur, Josh, pointa du doigt le groupe qui devait aller jouer après nous et le public changea instantanément d’avis. Heureusement pour nous. Nous étions en sueur. Lorsque nous eûmes atteint le bar, mon téléphone vibra dans ma poche.
Fais chier !
Je pris une gorgée de ma bière et sortis par la porte de service. Une odeur d’ordures et d’égouts assaillit mon nez. Il faisait froid et aucun lampadaire n’éclairait la ruelle, seulement la lueur de la demi-lune. Je fis la grimace et rappelai Gwen.
Allô ? […] Oui et toi ? […] Je viens de finir là. Pourquoi ? […] Non, je dors chez Cameron ce soir. […] Calme-toi, pourquoi tu cries ? […] Mais– […] ÉCOUTE-MOI ! ARRÊTE DE CRIER ! […] Pfff…
Le bip familier remplaça la voix de ma petite-amie et je soupirai. Sa jalousie excessive m’épuisait. Pour me calmer, je sortis mon briquet et une cigarette que je coinçai entre mes lèvres. Ensuite j’essayai d’allumer mon briquet. Manque extrême de chance, il n’y avait plus de gaz. Je le balançai dans la benne à ordures juste en face avec toute ma force. Une ombre bougea lorsqu’il atterrit dedans. Je retroussai le nez et m’approcha. Il y avait quelqu’un assis par terre…
Excuse-moi, t’as pas un briquet par hasard ?
La personne ne face ne répondit pas et je ne la blâmai pas pour ça. Ma question était complètement stupide. A la place, elle se leva. Oh, c’était une femme. Elle était grande, très grande même, en tout cas plus que moi, mais je ne faisais pas le fier avec mon mètre soixante et onze.
Elle me regarda ; ses yeux ressemblaient à du charbon tant ils étaient foncés dans l’obscurité lugubre de la ruelle. Une cascade brune et