Edit de nantes commentaire
« Discours d’Henri IV au Parlement de Paris pour obtenir l’enregistrement de l’édit de Nantes, 1599 » (*)
Le document auquel nous nous intéressons est le discours prononcé, « en [son] cabinet(**)» par Henri IV, devant les officiers du Parlement de Paris pour obtenir l’enregistrement de l’édit de Nantes en 1599. Un édit est un texte de loi portant sur une question précise, quant au Parlement il est une cour souveraine du Royaume de France possédant des pouvoirs politiques et administratifs. Le Parlement fonctionne comme une cour d’appel ou de cassation et n’a pas de pouvoir législatif. Henri IV né en 1533 fut Roi de Navarre puis roi de France de 1589 jusqu’à son assassinat par le fanatique, François Ravaillac en 1610. Contemporain d’un siècle dévasté par les guerres de religion qui s’étendent de 1562 à 1598, Henri IV y fut impliqué comme prince de sang et comme chef protestant avant d’être intronisé. Afin d’accéder à la succession du roi Henri III et d’être accepté comme roi, il se convertit au catholicisme et signe l’édit de Nantes en 1598. Il s’agit d’un traité de paix autorisant la liberté de culte pour les protestants, qui marque une pause dans les guerres de religion. On parle d’ « édit de tolérance », bien que le terme soit à nuancer de même que les mesures engagées par l’édit présentent des limites. Les deux brevets principaux de l’édit prévoient la garantie de plusieurs places de sûreté pour les protestants et une indemnité annuelle versée par les finances royales. La présentation de l’édit devant le Parlement est un passage obligé du processus judiciaire de l’Ancien Régime. Le Parlement de Paris, devant lequel s’exprime Henri IV est composé de fervents catholiques qui jusqu’alors, n’ont pas masqué leurs réserves face à la sincérité de la foi catholique de leur monarque. En quoi ce discours relatif au déterminant édit de Nantes est-il éclairant sur les institutions et sur l’exercice du pouvoir monarchique sous