Eere
(1674)
Tragédie en cinq actes et en vers
À Aulis, dans le camp des Grecs que l’absence de vent empêche de naviguer vers Troie, le devin Calchas a déclaré que les dieux auraient demandé, pour permettre le départ, de voir sacrifier une fille du sang d'Hélène. Mais Agammemnon, qui s’apprêtait à immoler sa fille, Iphigénie, est pris de remords. Il vient d'envoyer l'un de ses serviteurs dévoués, Arcas, afin d'arrêter sur le chemin Iphigénie et sa mère, Clytemnestre, venues toutes deux d'Argos. Pour leur expliquer la nécessité de ce voyage, Agamemnon avait argué de l'impatience d'Achille, fiancé à Iphigénie, disant que ce dernier voulait qu'on célébrât les noces avant le départ de la flotte. Le roi prétexte maintenant qu'Achille, amoureux d'une captive, Ériphile, ne consent plus à un mariage aussi précipité. En butte aux reproches d'Ulysse, roi d'Ithaque, qui lui fait grief de son manque de piété et d'obéissance aux dieux et qui montre la plus grande hâte à faire voile en direction de Troie, le malheureux père défend cependant sa fille avec quelque fermeté, lorsqu'on lui annonce soudain l'arrivée d'Iphigénie et de Clytemnestre.
À l'acte II, Ériphile, jeune captive qu'Achille a ramenée de son expédition contre Lesbos, découvre à sa suivante qu'elle aime le fiancé d'Iphigénie et qu'il n'y a rien qu'elle ne se sente capable de tenter pour empêcher l'union que l'on projette. Là-dessus paraît Iphigénie qui s'étonne de la froideur de son père et pose avec candeur des questions qui semblent sinistres. Trompées par le billet que leur envoya trop tard Agamemnon, Clytemnestre et sa fille éconduisent Achille sans que celui-ci puisse s'expliquer leur conduite.
L'acte III débute par une scène brève entre Agamemnon et la reine, à qui ordre est donné de s'éloigner du camp avant la cérémonie nuptiale. Incapable de comprendre cette fantaisie du roi, Clytemnestre s'étonne. Mais Arcas, se refusant à être complice d'un pareil crime, révèle à tous l'effrayante vérité et