Traditionnellement, l’étude des investissements directs à l’étranger repose sur des hypothèses concernant surtout les marchés de biens et services sur lesquels opèrent les entreprises multinationales. Le paradigme OLI de Dunning devient ainsi le cadre usuel d’analyse des IDE. Dans ce cadre, les marchés de capitaux sont supposés respecter l’hypothèse d’efficience des marchés. Tout arbitrage de nature financière est alors impossible, ne pouvant pas contribuer à expliquer les flux d’IDE. Des travaux récents attestent, pourtant, que les marchés de capitaux sont loin d’être efficients. Traduisant l’irrationalité des investisseurs sur les marchés financiers, des écarts de valorisation des actifs peuvent ainsi être observés. Deux approches intégrant ces écarts de valorisation dans l’étude des IDE prennent contour : l’approche des affaires « bon marché » et l’approche du « capital pas cher ». Une revue du cadre théorique des IDE permettra d’illustrer les apports du rejet de l’hypothèse d’efficience de marché à l’analyse des mouvements d’IDE des dernières années.
Mots clés: investissements directs à l’étranger, hypothèse de l’efficience des marchés, écarts de valorisation.
1 Introduction Les investissements directs à l’étranger (IDE) représentent une catégorie de l’investissement international permettant à une entreprise résidente dans une économie d’acquérir un intérêt durable dans une entreprise située dans une autre économie [FMI, 1993]. Une entreprise devient multinationale (EMN) en effectuant des IDE. Les éléments différenciant une entreprise multinationale d’une entreprise nationale dont les produits sont exportés à l’étranger sont le déploiement des activités productives dans plus d’un pays et l’intérêt de long terme dans la gestion de ces activités. C’est par ailleurs ce dernier aspect, l’intérêt de long terme dans les actifs acquis à l’étranger, qui rend les IDE différents des investissements de portefeuille. L’hypothèse de l’efficience de marché (HEM)